Diplômée de l’ENSA de Lyon en 2010, Joanne Bouchon est aujourd’hui fondatrice et directrice de Minéka à Villeurbanne.
Bonjour Joanne, pourriez-vous nous parler de vos études ?
J'ai commencé par un BTS de décoration où je ne me sentais pas très en phase mais j'ai pu découvrir lors d'un cours d'Histoire de l'Art le travail de Mies Van Der Rohe. Enorme choc ! Je me suis dirigée vers des études d'archi en tentant les concours de plusieurs ENSA. 5 années intenses avec des périodes de passion, de doutes, des grosses charrettes et des tonnes de carton plumes. Une conférence de Paul Ariès, sur la décroissance, m'a mis une bonne claque. Peut-être les prémices de Minéka ?
Des souvenirs de l’ENSA de Lyon ?
J'ai choisi l' ENSAL pour intégrer le Master DD de l'époque, dirigé par MADEC afin de me former à l'architecture écologique.
J'ai énormément de souvenirs de l' ENSA de Lyon. Des bons et des moins bons : venant d'une filière littéraire, j'ai eu tellement de mal dans toutes les matières scientifiques. Mis à part cela, j'ai adoré les études à l'ENSAL et les soirées du mercredi au bar :)
Qu’avez-vous fait à la sortie de l’école ?
J'ai travaillé dans plusieurs agences en enchaînant les petits contrats et des périodes sans activités, sans vraiment travailler sur ce qui me plaisait réellement. Après plusieurs années comme ceci, j'ai ressenti une perte de sens,une lassitude dans ma pratique professionnelle.
Comment est née l’idée de Minéka ?
J'ai découvert le travail des darons du réemploi Encore Heureux, Bellastock et Rotor et ça m'a beaucoup parlé. J'ai suivi de loin leurs travaux puis en 2015 j'ai amorcé ma HMONP. J'ai creusé le sujet du réemploi pour mon mémoire. En interrogeant plusieurs acteurs de la pratique le constat qui ressortait était que l'un des freins du réemploi était qu'il n'y a pas bcp de lieux où se fournir pour les archis; et que la recherche était trop chronophage. Ma HMO en poche, je me suis interrogée sur ce que je voulais faire ensuite. En partant du constat émis dans mon mémoire, je me suis rendue compte qu'en tant que MOE je serai forcément confronté au même frein. C'est alors que l'idée est venue de créer une plateforme.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Le réemploi dans la construction a de beaux jours devant lui. Le contexte réglementaire est favorable, de + en + de MOA intègrent des clauses spécifiques liées au réemplio dans leur marché. Toutefois, il faut rester prudent pour éviter les clichés, les beaux discours et les erreurs, pour ne pas se décourager et être déçus.
Le mot de la fin ? Un ou des conseils ?
Se former ! Aujourd'hui, de nombreuses structures dispensent des formations afin d'acquérir les bonnes pratiques pour démarrer le réemploi, que ce soi pour les MOE ou les MOA. Ne pas avoir peur de tester, à petite échelle pour ensuite aller plus loin.
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés
